Environ 140 nouveaux corps sans vie ont été découverts samedi dans la localité de Tché dans le groupement Losandrema en territoire de Djugu, a indiqué le président de la société civile de Bahema Nord, Charité Banza Bavi.
Ces dépouilles ont été découvertes par la population dans la brousse après l’attaque des hommes armés de fusils et d’armes blanches menée dans la nuit de mardi à mercredi, a ajouté Radio Okapi, parrainée par l’ONU.
Ces corps s’ajoutent aux 21 autres découverts samedi dans les localités de Pawi, Tshinji et Zendro, dans le groupement de Dendro.
Ce qui donne un bilan de ces 161 corps dénombrés, a ajouté la radio onusienne.
M. Banza a souligné qu’il s’agissait d’un bilan provisoire, plusieurs personnes étant encore portées disparues après l’attaque menée par des hommes armés non-identifiés.
Le site d’information en ligne Actualité.cd a pour sa part évoqué dimanche « plus d’une centaine » de morts en moins d’une semaine, en citant le président de la société civile de la province (et ex-district) de l’Ituri, Jean-Bosco Lalo.
« Il y a des villages qui ont été rasés, d’autres carrément incendiés » dans le territoire de Djugu, a affirmé M. Lalo, en mettant en garde contre le risque d’une nouvelle « guerre interethnique ».
Dans cette région riche en or et pétrole, frontalière de l’Ouganda et du Soudan du Sud, des villageois ont été contraints d’abandonner leurs champs en cette période consacrée aux récoltes des haricots, aliment de base dans la région.
Un précédent bilan donné par le gouverneur, Jean Bamanisa Saïdi, faisait état d' »au moins 50 personnes » décédées dans des tueries d’origine incertaine.
Les violences avaient débuté vendredi dernier et se sont amplifiées à partir de lundi dans le territoire de Djugu, au nord du chef-lieu de l’Ituri, la ville de Bunia.
Elles renvoient au conflit entre les communautés hema et lendu qui avait fait des dizaines de milliers de morts entre 1999 et 2003 dans cette province riche en or, frontalière de l’Ouganda et du Soudan du Sud.
Le conflit avait pris fin avec l’intervention d’une force européenne nommée Artémis sous commandement français, qui avait permis un renforcement du dispositif des Casques bleus.
Ces nouvelles violences, comme celles de début 2018, ravivent le souvenir du conflit communautaire entre Hema éleveurs et Lendu agriculteurs.
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