Le M23, mouvement rebelle actif dans l’Est de la République démocratique du Congo, a annoncé jeudi 30 avril avoir pris le contrôle de la cité minière de Rubaya dans le Masisi, en province du Nord-Kivu. Cette cité recèle plusieurs gisements dont le coltan seul représenterait 50 % de la production du pays selon les autorités congolaises.
Alors que le M23 présentait sa rébellion comme une lutte contre la marginalisation et pour la bonne gouvernance, la prise de la cité minière de Rubaya dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, a révélé ses véritables intentions économiques. Plusieurs sources confirment les velléités économiques de la prise de cette cité minière. Selon le député national Crispin Mbindule Mitono, qui s’est confié à la presse ce jeudi 9 mai 2024, les rebelles du M23-RDF ont pris le contrôle de la cité pour exploiter les minerais tels que le coltan et la cassitérite.
« Le M23 a obligé la population civile à creuser des minerais dans les périmètres numéro 76, la mine de Rubaya. Aujourd’hui, la population traverse une situation terrible. Rubaya s’est transformée en un goulag où on force la population à creuser des minerais pour les rebelles du M23-RDF. En cinq jours, ils ont réussi à exploiter 5440 kilogrammes de coltan et 3250 kilogrammes de cassitérite, qui sont maintenant acheminés vers le Rwanda. Les informations que nous avons indiquent que ces minerais sont stockés dans la cité de Mushake », a déclaré Mbindule.
Cet élu de Butembo au Nord-Kivu appelle le gouvernement congolais à prendre ses responsabilités, afin de libérer cette région longtemps sous contrôle du M23-RDF. « Nous demandons au gouvernement de se battre. Même si ce n’est pas encore le gouvernement, nous, les fils du Nord-Kivu, nous sommes déjà organisés au sein de Wazalendo pour faire face à cette agression. Nous demandons aux fils et filles de Rubaya de ne pas céder et de ne pas adhérer à ce mouvement terroriste », a-t-il insisté.
Le député national Crispin Mbindule Mitono a également dénoncé l’adhésion forcée à ce mouvement rebelle et l’utilisation de la population de Rubaya comme bouclier humain dans l’exploitation forcée des minerais. « La population a été forcée de participer au meeting du M23-RDF », a révélé Mbindule.
Des minerais qui passent désormais sous la coupe des rebelles. Confirmant la thèse du pillage systémique des richesses congolaises, selon Ernest Singoma, un activiste de la société civile à Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu.
D’autres sources dans la région ont rapporté que les rebelles du M23 ont déjà installé un mini comptoir à Rubaya pour acheter le coltan à 50 dollars pour un kilogramme. Les minerais extraits quotidiennement suivent un itinéraire bien défini : Mushaki, Kilolirwe, Burungu, Bwiza, Tongo, puis Kibumba, pour finalement passer la frontière de Kabuhanga et atteindre le Rwanda.
Cette situation inquiète beaucoup la population qui, pour la plupart d’elle, n’a pas fui la cité après sa prise par ces rebelles du M23.
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