2 mai 2024

Radio Ngoma ya Amani

Votre tam-tam de la Paix

RDC: Embargo des M23 dans les médias



Le CSAC ( Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication), au travers de son président Christian Bosembe, a mis en garde les organes de presse conventionnels ainsi que les médias sociaux contre les actes allant jusqu’à magnifier les actes séditieux et de rébellion orchestrés par les rebelles du mouvement du 23 mars (M23).

En outre, le CSAC dans sa correspondance relayée ce vendredi 30 mars 2024 à Kinshasa dont la copie est parvenue à votre rédaction, précise que « les mesures sévères seront appliquées à tout contrevenant qui qu’il soit».

« Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC) adresse une mise en demeure formelle à tout organe médiatique conventionnel ainsi qu’aux plateformes virtuelles qui seraient tentés de magnifier les actes séditieux et de rébellion fomentés par les éléments terroristes affiliés au mouvement M23, opérant dans la partie Est de notre pays», peut-on lire dans le compte X de Christian Bosembe.

Et d’ajouter: « Parallèlement, quiconque serait pris entrain de propager sur les réseaux sociaux une apologie déplacée du processus de recrutement de ces agitateurs sera soumis aux mêmes sanctions que les instigateurs eux-mêmes».

Cette décision du CSAC intervient quelques jours après qu’une vague des patriotes congolais bien connus dans la sphère politique congolaise dont notamment Henri Magie, Yannick Tshiosola et bien d’autres aient rejoint l’Alliance Fleuve Congo ( AFC) de Corneille Nangaa, ex-Président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI).


Par conséquent, cette nouvelle directive ferme a largement créé un débat dans l’opinion publique congolaise, plus précisément dans les milieux médiatiques.

Pour certains, les médias ne devraient pas subir une telle contrainte car la République Démocratique du Congo est un État qui prône la démocratie, et dans celle-ci, la liberté d’expression est totalement garantie.

« Cette décision du CSAC est très dangereuse. Tenez, nous sommes dans un État démocratique, comment peut-on imposer aux médias une ligne éditoriale ? On devrait laisser aux médias la liberté de publier ou non les informations relatives aux M23, c’est comme ça la démocratie et c’est d’ailleurs ça qui fait la beauté de cette dernière », a déclaré le Rédacteur en Chef de la Radio Zénith FM.

En ajoutant : « que Christian Bosembe, Président du CSAC, puisse revoir sa correspondance, au cas contraire c’est un recul absolu de la démocratie dans notre pays ».

Par contre, d’autres organes de presse estiment que cette décision du CSAC est vraiment salutaire, puisque dans un État normal on ne peut jamais faire des éloges ou magnifier les forces de son agresseur. Par ailleurs, ils encouragent Christian Bosembe à être très vigilant dans cette mesure et y demeurer ferme.

« Au Rwanda, je doute fort que les médias œuvrant là-bas puissent faire des éloges aux FDLR, jamais! Alors, pensez-vous que chez nous ici on ne doit pas mettre des gardes-fous puisque nous sommes dans un État démocratique ? Confrère, la décision intervient au bon moment et elle est très très bonne. Que tout organe de presse se réserve tout simplement de relayer les informations relatives aux M23 afin d’éviter des sanctions. J’invite le CSAC à plus de rigueur pour que la mesure soit appliquée partout en RDC de manière unanime », s’est exprimé Jacques Yav, Directeur Général du média en ligne d’informations Actu-Infos.cd.

Notons que, depuis maintenant plus de deux décennies, la République Démocratique du Congo dans sa partie Est, précisément dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, est confrontée à une insécurité barbare des mouvements rebelles internes et externes. Chaque jour qui passe on enregistre des morts, des blessés et des milliers de déplacés.

Joseph Apolo