Depuis que l’Asbl MWALO avait été créée pour réclamer justice et réparation face aux massacres dont a été victime la population de Makobola en Territoire de Fizi et de ses environs, la commémoration de ce 1er août 2024 constituait la 5ème édition successive. Des habitants de Makobola et plusieurs milliers de congolais sont venus nombreux, de partout à travers la RDC et à l’étranger, pour honorer la mémoire des victimes desdits massacres, puis réclamer en même temps justice réparation.
Depuis lors, l’Etat congolais s’est intéressé à cette initiative devenue un engouement de presque partout en RDC où des crimes de masse ont eu lieu, en mettant en place le FONAREV ( Le Fonds National des Réparations des Victimes de violences sexuelles liées aux conflits et des victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité) et en dédiant une journée nationale à la commémoration des massacres en RDC, le GENOCOST (journée commémorative du génocide congolais), en date du 02 août de chaque année. Il faut toutefois souligner ici que l’ampleur dans ces commémorations et la prise de conscience sur le plan national en RDC a beaucoup plus été suscitée par cette ASBL MWALO dont le siège est à Makobola en groupement Babungwe-nord, secteur de Tanganyika en Territoire de Fizi, qui a donné le Go à tous les autres sites ayant connu des massacres, pour s’inscrire dans la dynamique commémorative.
Pour cette cinquième commémoration, les cérémonies ont connu des tournants de plus en plus décisifs avec, en cette première journée du 1er août, une pensée pieuse aux victimes lorsque tous les participants aux cérémonies ont tenu des bougies en mains allumées nuitamment à partir de 19h jusqu’à 20h, et où plusieurs milliers de personnes se sont tenues chacun à côté d’une croix (tombe), avec des larmes aux yeux pour la plupart . La deuxième journée du GENOCOST à Makobola, ce vendredi 02 août, aura été également marquée par l’organisation d’un procès fictif lié à ces massacres odieux organisé par la Commission Justice et réparation (CJR) de cette ASBL MWALO, essentiellement constituée des avocats assermentés. Tous ces temps forts s’inscrivent dans la réclamation de la justice et la réparation en faveur des victimes survivants.
« Nous sommes fatigués, nous avons besoin de la justice. Voilà le cri d’alarme de ces participants qui se souviennent de leurs frères et sœurs, oncles et tantes, cousins et cousines, pères et mères, massacrés dans des années 1996 jusqu’en 2003 par des hommes armés assimilés aux éléments du mouvement rebelle, Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), en territoires de Fizi, Uvira et Mwenga au Sud-Kivu, mais aussi dans d’autres parties du pays, dont le Nord-Kivu, dans la Tshopo à Kisangani et partout ailleurs. Nous réclamons justice, qu’on nous amène le Tribunal pénal international pour la RDC en vue de punir les auteurs et là nous serons soulagés», a déclaré Samuel Kabindula Mulumba, le facilitateur principal de MWALO.
Le Territoire de Fizi et le Secteur d’Itombwe dans le Territoire de Mwenga comptent à eux seuls 21 sites de massacres dont le seul site de Makobola dénombre 1424 victimes y ayant été sauvagement massacrées.
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