21 novembre 2024

Radio Ngoma ya Amani

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Des biens laissés par la MONUSCO divisent les dirigeants au Sud-Kivu

La MONUSCO poursuit progressivement son désengagement en République démocratique du Congo. En date du 06 mai, elle s’est définitivement désengagée du Territoire de Fizi en libérant sa bases de Minembwe et celle de la ville de Baraka. Comme toujours, elle procède à des cessions de la plupart de ses biens. Un bon nombre de matériels avaient été laissés au Gouvernement congolais et bien identifiés à travers un certificat de possession qui répertorie l’ensemble des biens cédés.

Dans une lettre du 16 mai dernier, le Gouverneur ad intérim de la Province du Sud-Kivu, Son Excellence Marc Malago Kashekere, avait sommé le Maire de la ville de Baraka de remettre à Mshimbakye les engins et tout autre bien qu’il aurait déplacé le dimanche 12 mai pour une destination inconnue. Précisons que le Gouverneur avait été saisi, à travers une correspondance officielle bien référencée dans sa lettre, par son Ministre des ITPR, qui est en même temps coprésident de l’Equipe Provinciale Intégrée de Transition (EPIT) et chargé de la liaison avec la MONUSCO, pour agir ainsi.

La Mairie de Baraka reconnaît, quant à elle, avoir déplacé uniquement les deux machines qui lui ont été données par la MONUSCO lors de cette cérémonie de désengagement. Elle précise que les deux machines dont il est question ( une chargeuse et un Poquelin) ne figurent pas sur la liste des équipements laissés par la MONUSCO au Gouvernement congolais car elles lui ont été cédées exclusivement en vertu du point B.4. du certificat de possession temporaire et liste des biens signé conjointement entre la MONUSCO et le Gouvernement congolais. Tous les biens laissés à la Mairie de Baraka font donc partie des biens à aliéner, à transférer, à céder ou à affecter par la MONUSCO à une tierce personne à travers son entière discrétion, avait éclairé la Cellule de communication de la Mairie de Baraka dans un échange avec la RNA.

La société civile de Baraka dans sa diversité n’a pas manqué de s’inviter autour de la question. Dans leur correspondance datée du 18 mai et adressée au Gouverneur intérimaire du Sud-Kivu sur cette question, trois faîtières dont la Société civile Forces vives, la nouvelle société civile congolaise ainsi que la société civile des compatriotes de la RDC prennent position en faveur de la Mairie de Baraka et préviennent de s’attaquer à toute personne qui tenterait de vouloir détourner ces engins laissés à cette jeune ville en tant que biens communautaires pour son développement. Ces faîtières de la société civile dénoncent une tentative de détournement de ces biens dont se culpabiliserait le Ministre provincial des ITPR.

La réaction à chaud dudit Ministre provincial n’a pas tardé. S’exprimant à la Radio Kivu de Baraka, le Ministre provincial des ITPR a estimé qu’il s’agit là de la confusion et des spéculations dans le chef de plusieurs personnes.

« Les informations qui se propagent à Baraka sur une probable correspondance que j’aurai adressée au Maire de la ville de Baraka lui demandant de remettre les deux machines à Mshimbakye sont purement fausses. D’abord, il est important que les acteurs de la société civile qui sont auteurs de cette lettre sachent que lorsqu’une mission des Nations Unies comme la MONUSCO arrive à la fin de son mandat, il existe des biens achetés par les Nations Unies et que la MONUSCO a vraiment le monopole sur ces biens. Et d’autre part, il y a des biens appartenant aux contigents ou aux militaires casques bleus et qui sont achetés par leurs pays respectifs. En second lieu, le gouvernement congolais a mis en place deux structures chargées d’assurer le suivi et la coordination du processus de désengagement de la MONUSCO et sa transition. Au niveau du gouvernement central, nous avons le Secrétariat technique national qui est composé des représentants de tous les ministères concernés et au niveau provincial nous avons l’équipe provinciale intégrée de transition qui est chargée du suivi du retrait de la MONUSCO au niveau provincial  » a-t-il expliqué.

La transition vers la fin d’une mission de l’ONU dans un pays ne doit pas être négligée. Il est crucial d’assurer que le transfert des responsabilités aux autorités congolaises se fasse de manière efficace et sécurisée, et que diverses donations ne viennent pas fragiliser les rapports entre divers échelons de pouvoir.