21 décembre 2024

Radio Ngoma ya Amani

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L’opposition politique à Baraka-Fizi contre le changement de la constitution

L’opposition politique à tous les niveaux en République démocratique du Congo continue, de façon unanime, à s’aligner contre le projet du changement de la constitution porté par le Président Félix Tshisekedi Tshilombo au cours de son deuxième et dernier mandat qui arrivera à terme en 2028. Après Uvira, Bukavu, Misisi et Kamituga au Sud-Kivu, c’était le tour du Territoire de Fizi et ville de Baraka de dire NON à ce projet de changement de la constitution.

Des représentants des partis politiques de l’ancien Premier Ministre Matata Ponyo Mapon et ceux de l’ancien Gouverneur de la Province du Katanga, Moïse Katumbi Tchapwe, ont fait bloc ensemble pour lire leur déclaration commune contre le changement de la constitution.

Dans cette déclaration commune, ces opposants politiques ont accusé le président Tshisekedi de vouloir « briguer un troisième mandat » en menant « un coup d’Etat constitutionnel ». 
« Est-ce que cette constitution est un obstacle pour la récupération de Bunagana et de plusieurs villages aux mains des rebelles du M23 actuellement ? L’empêche-t-il de construire les routes, de payer décemment les enseignants et les fonctionnaires de l’Etat, de fournir de l’eau potable et de l’électricité à la population, de créer les 6.000.000.000 d’emplois qu’il avait promis aux jeunes ? Est-ce que c’est cette constitution qui autorise au président de la République de tenir des promesses fallacieuses au peuple congolais jamais réalisées depuis son accession au pouvoir (s’installer à Goma pour mettre fin à la guerre de l’Est ? attaquer le Rwanda à la moindre escarmouche ? le peuple d’abord ?) ? Cette même constitution constitue-t-elle le frein aux fléaux des détournements des deniers publics, observés à nos jours avec une fréquence intarissable ? », peut-on lire dans cette déclaration. 

Le président Tshisekedi avait déploré, lors d’un meeting le 23 octobre dernier à kisangani, le fait que l’actuelle Constitution, promulguée en 2006 sous le régime de Joseph Kabila, ait été rédigée « par les étrangers » et que le texte « n’est pas adapté aux réalités de la gouvernance actuelle ». 

Faux, rétorque l’opposition politique congolaise. « Il est important de rappeler que la constitution en question (du 18 février 2006) a été conçue par les éminents citoyens congolais et approuvée à plus de 80% par référendum en décembre 2005. Il n’est nulle question des interprétations farfelues que la sommité de l’Etat fait des dispositions de cette constitution, comme si c’est l’unique constitution au monde à en avoir, mais plutôt d’une ambition effrénée à vouloir s’éterniser au pouvoir, et dont l’unique supercherie consiste à détourner l’attention du peuple congolais à ne pas exiger des comptes à rendre à ses dirigeants, aujourd’hui défaillants sur toutes les lignes. Il n’y a ni nécessité, ni opportunité de la révision de l’actuelle constitution, pire encore de son changement qui n’est prévu nulle part par les textes des lois de la République. Il n’y a donc aucun problème des textes dans notre pays, il y a plutôt un problème d’hommes qui veulent les manipuler pour leurs intérêts égoïstes ».

L’église catholique a également jugé inopportune cette révision qui pourrait mener à un coûteux référendum alors que les besoins sociaux du pays sont énormes.

Ces partis politiques de l’opposition promettent des manifestations de grande envergure à travers toute la République démocratique du Congo en général et dans la ville de Baraka et Territoire de Fizi en particulier, sans exclure la possibilité de le faire dans la diaspora pour barrer la route à ce qu’ils qualifient de dérive dictatoriale que Félix Tshisekedi cherche à instaurer au pays.