2 janvier 2025

Radio Ngoma ya Amani

Votre tam-tam de la Paix

Les Tutsis-Congolais des USA, se désolidarise de Azarias Ruberwa et Moïse Nyarubungo.

À travers une lettre datée du 8 décembre 2024 et adressée au président de la République Démocratique du Congo, ces Congolais d’origine Rwandaise « Banyamulenge » vivant aux États-Unis, représentée par l’équipe dirigeante de la mutualité Banyamulenge Mutuality-Ubumwe USA (BM-U), dénonce des actes d’agression commis par le Rwanda au Sud du Sud-Kivu, sous l’étiquette du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) et de l’association Mahoro Peace Association (MPA).

Pour ces Banyamulenge, les propagandes politiques diffusées par Azarias Ruberwa Manywa, Moïse Nyarugabo, Adèle Kibasumba et leurs associés à travers des conférences sur les réseaux sociaux, notamment X (anciennement Twitter) et YouTube, sont susceptibles de promouvoir l’extrémisme violent et l’insécurité dans la population des hauts plateaux d’Uvira, de Fizi et de Mwenga, sous prétexte de génocide contre la communauté Banyamulenge. Les allégations de génocide seraient infondées et fabriquées de toutes pièces pour déstabiliser la région et renverser le pouvoir de Kinshasa, au profit du régime de Kigali.

« Tout le monde le sait, le RCD et la Mahoro Peace Association, sa branche financière basée aux États-Unis, œuvrent pour le compte du Rwanda. Le génocide annoncé par ces agents du FPR est en réalité celui planifié par l’État rwandais pour ternir l’image du régime de Kinshasa et justifier ses agressions armées contre la République Démocratique du Congo.

À titre de rappel, les déclarations évoquant la présence de plus de 3 000 militaires des FDLR/CNRD/FLN à Rurambo et le prétendu génocide contre les Banyamulenge à Rurambo sont des alibis que le FPR a toujours utilisés à travers le RCD pour justifier la présence de l’armée rwandaise sur le sol congolais. Cela avait déjà été le cas en 2002, lorsque M. Azarias Ruberwa, lors d’une réunion à Kigali, avait affirmé qu’il y avait 50 000 Interahamwe combattant aux côtés de Patrick Masunzu pour justifier les attaques du FPR contre les paisibles citoyens Banyamulenge. Nous affirmons qu’à Rurambo, il n’y a que des milices RED Tabara, une milice rwandaise surnommée FDLR/CNRD/FLN par le FPR et ses alliés (RCD et MPA) pour justifier une fois de plus la présence de l’armée rwandaise au Sud-Kivu », peut-on lire dans cette lettre.

Plusieurs analystes et ressortissants des territoires d’Uvira, Mwenga et Fizi s’interrogent sur le changement de narratif au sein des Banyamulenge. « Est-ce parce qu’ils se rendent compte qu’ils ont longtemps été manipulés par leurs leaders politiques, qui ne poursuivent que leurs intérêts égoïstes au nom de la défense des minorités marginalisées, dont les Banyamulenge ? Ou est-ce simplement parce qu’ils réalisent que leur lutte pour établir un État pro-rwandais en RDC n’a aucune chance de succès, au regard des pertes énormes subies par les rebelles du M23/AFC/RDF avec leurs alliés Twiraneho/Red Tabara sur le champ de bataille ? Ou encore, ont-ils décidé de suivre les conseils de leur dignitaire et ancien évêque d’Uvira ? », s’interroge Etienne Amisi Masudi, communicateur du LGD, un parti politique dont l’ancien Premier ministre Matata Ponyo Mapon est président.

Il y a quelque temps à Kigali, l’année dernière, Monseigneur Jérôme Gapangwa, ancien évêque du diocèse catholique d’Uvira et membre de la communauté Banyamulenge, a déclaré publiquement, lors d’une réunion, qu’il était une erreur pour eux de renier leurs racines rwandaises. Il leur a rappelé qu’ils sont des Tutsis rwandais et qu’ils doivent en être fiers.

« Avant 1976, quand le Parlement zaïrois de Mobutu n’avait pas encore donné la nationalité aux réfugiés rwandais vivant au Zaïre, nous étions des Banyarwanda (Rwandais). Les Banyamulenge n’existaient pas. Même sur les cartes de baptême, nous écrivions « nationalité rwandaise + ethnie tutsi ». Dire aujourd’hui que nous sommes des Banyamulenge, c’est un mensonge, et cela montre que certains parmi nous souffrent d’un complexe d’infériorité jusqu’à s’inventer une autre nationalité.

Bref, nous sommes des Rwandais qui sommes devenus Zaïrois par une loi votée au Parlement de l’époque. Malheureusement, ce même Parlement avait annulé puis changé cette décision d’octroi de nationalité zaïroise en une demande individuelle. Dire que nous ne sommes pas des Rwandais, que nous ne sommes pas des Tutsis, c’est se haïr soi-même, car nous sommes Rwandais et Tutsis, et c’est ça la vérité », avait-il déclaré.

L’actuel ministre des Infrastructures et Travaux publics, Monsieur Alexis Gisaro Muvunyi, également membre de la communauté Banyamulenge, souligne que les Banyamulenge étaient désignés comme des Rwandais par le passé. Cependant, ils ont choisi le nom « Banyamulenge » pour se distinguer des Rwandais du Rwanda. Cette démarche est différente de celle d’autres ethnies dont le nom de clan est lié à leur région d’origine, affirme-t-il.

Contre toute attente, les Banyamulenge vivant aux États-Unis révèlent, dans leur lettre, plusieurs secrets concoctés par le RCD-RDF et leurs ramifications au Sud-Kivu, dont le TWIRWANEHO de Michel Rukunda alias Makanika et le RED TABARA, tout en appelant le gouvernement congolais à ne ménager aucun effort pour prévenir d’éventuels massacres des populations Banyamulenge et d’autres tribus du Sud-Kivu.