23 octobre 2024

Radio Ngoma ya Amani

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Walikale s’ajoute sur la liste des Territoires sous guerre du M23 en RDC

Le mouvement rebelle du 23 mars, M23, venait d’élargir son champ d’action en marquant pour la première fois sa percée dans le Territoire de Walikale au Nord-Kivu depuis le début du conflit en fin 2021. C’est la localité de Kalembe qui a été victime, passée désormais sous contrôle du M23 ce dimanche 20 octobre 2024 après des combats qui l’ont opposé aux Wazalendo en appui au gouvernement congolais.

Des sources sur place rapportent que les hostilités ont été lancées vers 4h de ce dimanche par un groupe de rebelles, qui seraient venus de Kashuga, et qui auraient incendié une position Wazalendo du groupe NDC-Renové et APCLS.

La nouvelle est confirmée par le député national Willy Mishiki, élu de Walikale. Ce dernier redoute l’avancée des rebelles vers les provinces voisines de la Tshopo, Sud-Kivu et Maniema.

« La guerre de l’Est vient de prendre aujourd’hui un tournant décisif avec la chute de la localité de Kalembe ce dimanche à 9h. C’est le premier village atteint par les agresseurs et leurs pantins dans le territoire de Walikale, dernier verrou pour atteindre les provinces de la Tshopo, du Sud-Kivu et du Maniema avec effet d’embrasement vers d’autres provinces du pays. Kalembe est une localité très stratégique, donnant accès à Lubero et Rutshuru et Tshopo par le groupement d’Oninga« , alerte ce député national.

Le territoire de Walikale est désormais le 5e du Nord-Kivu à être touché par le conflit après Rutshuru, Masisi, Lubero et Nyiragongo, en dépit de l’état de siège décrété début mai 2021.

Entre-temps de leur côté, les FARDC continuent à observer le cessez-le-feu depuis le 04 août dernier pendant que l’ennemi continue à étendre son champ. Les Wazalendo qui combattent en appui aux FARDC se sont retrouvés démunis d’armes pour tenir face à la puissance de feu des soldats du M23 et ont été obligés de se replier vers les collines surplombant la localité, précise le député national Willy Mishiki qui appelle l’Assemblée nationale à se pencher urgemment sur la question.

« Cet abandon des ex-Wazalendo risque de compliquer la donne sur le terrain alors que notre gouvernement est distrait par le cessez-le-feu de Luanda pendant que nos ennemis récupèrent des espaces et les FARDC ne se battent plus« , craint Willy Mishiki.

Bien que non atteint par la guerre du M23 jusque-là, le territoire de Beni, vers le nord, demeure le théâtre des attaques terroristes entretenues par les ADF. Seules les villes de Goma, Butembo et Beni, tout autant menacée par la criminalité urbaine, demeurent encore symbolique des autorités de l’état de siège.