10 octobre 2024

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Une étude sur l’impact sanitaire des conflits armés à l’Est de la RDC est annoncée

L’Institut National de Santé Publique (INSP) a annoncé qu’il allait procédé, pour bientôt, au lancement d’une étude sur l’impact sanitaire des conflits armés à l’Est de la RDC. C’est son Directeur Général, le Docteur Dieudonné Mwamba, en mission d’évaluation au Nord-Kivu et Sud-Kivu qui l’a confirmé lors de son passage à Goma au Nord-Kivu ce jeudi 26 septembre. Il a précisé que cette étude scientifique vise à analyser l’impact sanitaire des conflits armés qui ravagent l’Est de la RDC depuis plusieurs décennies. Cette étude, qui se veut de grande envergure, vise à mettre en lumière les conséquences à court, moyen et long terme de ces violences sur le système de santé, la santé des populations locales, et sur d’autres secteurs de la vie sociale, à travers l’approche intégrée « une santé ». Son ambition, parmi tant d’autres, est de fournir des données basées sur des preuves scientifiques, afin d’aider à formuler des politiques de santé publique adaptées et de guider la réponse internationale. Les résultats devraient non seulement servir de base aux interventions médicales et humanitaires, mais aussi contribuer à sensibiliser la communauté internationale sur les conséquences invisibles et souvent durables des conflits armés.

Les conflits armés alimentés par des intérêts économiques ont déjà causé plus de 10 millions de morts et plus de 7 millions de personnes déplacées dont 2 millions de personnes pour la seule ville de Goma, tel que l’attestent plusieurs sources dont les différents rapports des Nations Unies. Si ces chiffres tragiques sont largement médiatisés, l’impact sanitaire reste peu étudié. Depuis 2014, plus de 72 établissements de soins ont été pillés ou détruits, 39 ont été incendiés, et plus de 16 agents de santé ont été assassinés.

« Le monde connaît les morts et les déplacés, mais l’ampleur des conséquences sanitaires des agressions et conflits armés est largement sous-estimée. Notre étude vise à combler ce vide« , a déclaré Dr. Mwamba.

L’étude se concentrera sur les effets à long terme des conflits, notamment:

  • l’augmentation des maladies infectieuses,
  • la malnutrition qui affecte plus de 41,8 millions de personnes dans les zones touchées ,
  • les violences basées sur le genre et les troubles psychologiques causés par des décennies de violence.

Le Directeur Général de l’INSP, Dr. Dieudonné Mwamba, a souligné la gravité de la crise dont les conséquences sur le seul plan sanitaire ont déjà causé plusieurs morts et plongé plus de la moitié des zones de santé du Nord-Kivu en insécurité. Actuellement, sur les 34 zones de santé que compte la province, 19 sont en insécurité totale dont 13 sous contrôle des M23. Depuis 2014, on dénombre plus de 72 établissements de soins qui ont déjà été pillés ou détruits, 39 incendiés et plus de 16 agents de santé assassinés.

Pour Dr. Mwamba, l’impact des conflits armés sur la santé ne peut être dissocié des autres dimensions de la vie en société. La destruction des infrastructures sanitaires aggrave l’insécurité alimentaire, freine l’économie locale et sape la confiance des populations envers les autorités. « Quand la santé publique s’effondre, c’est l’ensemble du tissu social qui s’écroule« , a-t-il averti.

L’avènement et la propagation rapide de la variole de singe, MPOX (ou Monkeypox) semble venir accélérer cette ambition de diligenter cette étude scientifique sur l’impact sanitaire des conflits à l’Est de la RDC. L’absence de soins appropriés, combinée à la mobilité forcée des populations, a aggravé cette crise sanitaire, illustrant à quel point les conflits armés favorisent la résurgence et la propagation des maladies infectieuses.

Pour rappel, les bombardements qui ont été largués sur les villes d’Hiroshima et Nagasaki au Japon lors de la deuxième guerre mondiale ont des impacts négatifs sur la santé des habitants de ces deux villes jusqu’à présent. Ils ont été à la base des radiations qui provoquèrent en effet des maladies graves (leucémie, cancers de thyroïde) au bout de plusieurs jours, plusieurs semaines voire plusieurs années.