10 octobre 2024

Radio Ngoma ya Amani

Votre tam-tam de la Paix

Les nominations au Cabinet du Gouverneur de province du Sud-Kivu fâchent les sociétaires de l’USN

A peine investis il y a quelques trois mois, le Gouverneur de province du Sud-Kivu, le Professeur Jean-Jacques Purusi Sadiki du parti politique AFDC et son colistier Vice-Gouverneur, Me. Jean-Jacques Elakano de l’UDPS, suscitaient déjà les espoirs pour un nouveau décollage de la province dont la gestion a toujours été décriée. L’élan de collaboration enter les deux autorités provinciales se distinguait petit à petit des pratiques belliqueuses de leurs prédécesseurs, ce qui présageait un bon climat de collaboration entre elles, suscitant un espoir vers les actions du redressement de la province du Sud-Kivu.

Au stade actuel, tout semble être une harmonie de courte durée dont les récents arrêtés provinciaux signés par le Gouverneur du Sud-Kivu en date du 14 septembre 2024 portant nominations des membres du Bureau de la représentation du Gouvernement provincial du Sud-Kivu à Kinshasa, du personnel politique et du personnel d’appoint du cabinet du Gouverneur, des Chefs de Division, du Directeur provincial et Directeur provincial adjoint de la DPMER ainsi que d’un Coordonnateur et Coordonnateur Adjoint de la Cellule provinciale de lutte contre la fraude, la corruption et les tracasseries, constituent l’épine problématique. Le torchon semble brûler actuellement entre, si pas les deux autorités provinciales en personne, leurs deux formations politiques d’appartenance et plusieurs autres partis politiques membres de l’Union sacrée de la Nation, famille politique du Chef de l’Etat qui les regroupe tous.

L’Union pour la Nation Congolaise (UNC), parti cher au Président de l’Assemblée nationale Vital Kamerhe, a été le premier à s’exprimer officiellement, exprimant ainsi son désarroi face à ce qu’il qualifie de mépris, de la moquerie et du sabotage notoire des partis membres de l’Union sacrée. Dans une déclaration politique signée par son Secrétaire interfédéral du Sud-Kivu en date du 15 septembre en réaction à ces nominations du Gouverneur du Sud-Kivu, le Bâtonnier Norbet Yabe Ntayitunda, estime que le Gouverneur a désormais une opposition au Sud-Kivu car il a décidé en âme et conscience d’écarter la première force politique en province dans sa gestion malgré ses 11 élus provinciaux et les 21 voix obtenues par son candidat Gouverneur, l’Honorable Sumaili Miseka Emile. « Par conséquent, l’UNC est prête à se défendre par tous les moyens pour sauvegarder sa première force en province et prie aux militants de barrer la route à cette politique qui vise à enterrer l’UNC et son leader« , peut-on lire dans cette déclaration.

Des acteurs politiques ne sont pas restés aussi indifférents face à ces nominations. Pour le député national Trésor Lutala Mutiki, élu de Mwenga, l’un des huit territoires composant la Province du Sud-Kivu, il se remarque un déséquilibre de représentation territoriale caractérisant visiblement ces nominations. Pour cet élu du peuple, « Ces nominations portent curieusement à croire qu’au Sud-Kivu, les partis politiques alliés à la gestion de la Province dont l’Alliance des Forces Démocratiques du Congo (AFDC) et ses alliés (AFDC-A), et l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS/TSHISEKEDI) et ses alliés, n’ont des membres (cadres, militants et partisans) que dans la partie Nord de la province contrairement à ce qui se constate pour la partie Sud, une observation qui ne favorise pas la cohésion pacifique des kivutiens et kivutiennes par la gouvernance provinciale actuelle qui semble se départir du discours de campagne du Gouverneur en son temps candidat« , ajoute-t-il dans son communiqué.

Les militants du parti présidentiel, l’UDPS, ont barricadé la route et brûlé des pneus sur la chaussée au niveau de la place de la Paix, ce lundi 16 septembre 2024, affirmant ne pas être satisfaits par ces nominations du Gouverneur de province dont ils réclament déjà son départ.

La situation reste actuellement tendue au Chef-lieu de la province, à Bukavu, et les forces de l’ordre et de sécurité sont sur place pour tenter de calmer la situation. L’Union sacrée de la nation dans la province du Sud-Kivu est dans une implosion qui frise une crise profonde loin d’être apaisée.