Le Professeur Jean Darc Campbell Kakusu a qualifié, dans une métaphore, la République démocratique du Congo comme une République inexistante, la comparant à un corps sans cœur ni âme, un corps qui respire à travers une machine parce qu’il n’a pas la force de respirer par lui-même.
Avec un sentiment de désolation, cet éminent Professeur de l’Université Bellevue (Bellevue University) des Etats-Unis raconte avec regret la légèreté avec laquelle les dirigeants congolais se comportent lors des grandes rencontres internationales. Ayant participé à la 79ème session de l’Assemblée Générale des Nations Unies dont les travaux ont été ouverts depuis le 10 septembre dernier à New York mais dont le débat général a débuté le 24 septembre pour se poursuivre jusqu’au 28 septembre avant de de se clôturer le 30 septembre, cet éminent Professeur et Vice-président de l’Université Bellevue raconte avec déception son récit macabre sur la délégation congolaise à ces assises:
« Je suis à l’Assemblée Générale des Nations Unies, où la délégation congolaise était l’une des plus importantes au monde en quantité. Il y a des centaines de personnes présentes, mais à chaque conférence ou session à laquelle j’ai assistée, le siège de la RD Congo était vide, même lorsque le Congo était au cœur des discussions. Les rares fois où j’ai croisé des membres de la délégation congolaise, c’était dans des restaurants ou des magasins à New York, où ils étaient faciles à identifier.
Aujourd’hui, je peux réitérer ce que j’avais toujours cru et dit : le Congo n’existe pas. Il y a de la dysfonction et un désordre terrible qui apportent la honte ; il y a un amateurisme à un niveau difficile à expliquer. Ici, j’essaie de parler avec modération, car j’ai assisté à des réunions où c’était encore pire.
Le pays va mal, mes frères et sœurs, et la situation est préoccupante. Mon expérience à New York m’a donné envie de pleurer. J’étais frustré et outré, car même des pays comme le Soudan du Sud ou la Somalie étaient bien représentés, à l’inverse de la RD Congo.
Le seul jour où j’ai vu la délégation congolaise dans une certaine forme d’ordre, c’était lors du discours du Président Félix. Avant ou après ce discours, les membres de la délégation buvaient, mangeaient et s’engageaient dans des activités de trafic d’influence, sans servir le Congo ni ses intérêts, ce qui est triste.
Au cours de mes cinq jours ici, j’ai observé un Congo en coquille, sans cœur ni âme. Une délégation aux Nations Unies dépourvue d’experts ou de ressources adéquates pour défendre les intérêts de notre pays. C’était déconcertant de constater une telle absence de préparation et d’engagement.
Chaque fois que le Congo était mentionné, je ne pouvais m’empêcher de ressentir une profonde tristesse, car il semble que nous manquions d’une véritable vision et d’une direction. Les autres nations, même celles traversant des crises, parvenaient à se faire entendre grâce à des représentants compétents. En revanche, notre délégation paraissait désorganisée, dispersée et dépourvue de stratégie claire.
L’amour pour notre pays devrait nous pousser à agir avec un peu de conscience. Il y a toute une nouvelle génération d’élites irresponsables et inconscientes qui se développe au Congo, ce qui est très dangereux pour le pays et sa réputation dans la famille des nations.
Trente ans de guerre, d’humiliations et de souffrances, qui ne devraient pas être le lot d’une des nations les plus riches naturellement mais pauvre dans son esprit, ne nous ont rien appris. Le congolais vit encore sous l’emprise de l’émotion, d’une passion et d’un fanatisme aveugles. Les gens défendent l’indéfendable.
À l’Assemblée générale des Nations Unies, j’ai vu une coquille, un corps sans cœur ni âme, un Congo inexistant, absent et désorganisé. J’ai vu des touristes venus pour les plaisirs, prenant des photos pour Facebook et Instagram, et non des experts pour défendre le Congo.
Le Congo était inexistant! ».
Le Professeur Campbell estime qu’aimer le Congo signifie aller au-delà des émotions superficielles et commencer à vraiment aimer le pays, au lieu de se contenter d’un nationalisme aveugle.
Pour rappel, l’ONU est le seul endroit au monde où les pays, grands ou petits, ont leur mot à dire. Ne pas y aller avec solide préparation constitue une simple légèreté dans la gestion de la chose publique de l’Etat qu’on y représente .
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