La tension monte d’un cran entre le Rwanda et l’Afrique du Sud suite à la guerre en RDC
jeudi 30 janvier 2025
Par Joseph Apolo Msambya
Après le retrait, du sol congolais, des troupes de la communauté des États d'Afrique de l'Est (EAC) exigé par Kinshasa suite à leur inefficacité et complicité présumées, le gouvernement congolais avait fait venir les troupes de la SADC, communément appelées SAMIDRC (Southern African Mission in Democratic Republic of Congo) chapeautées par la République sud-africaine. Lors de l'attaque de Goma par les rebelles du M23 appuyés par les forces spéciales du Rwanda, la SAMIDRC a perdu 13 de ses hommes, tous de nationalité sud-africaine, et le Président Cyril Ramaphosa n'avait pas hésité d'attribuer, mercredi 29 janvier, la mort de ces treize de ses soldats aux rebelles du M23 et à l’armée rwandaise, tout en la qualifiant de « milice ». Son homologue rwandais, Paul Kagame, a dénoncé des « mensonges » et menacé de « régler le problème ».
« Si l’Afrique du Sud préfère la confrontation, le Rwanda réglera le problème. », a averti Paul Kagame, président rwandais.
« Les Forces rwandaises de défense sont une armée, pas une milice », a-t-il ajouté.
C’est un avertissement direct, martial et sans précédent qu’a lancé le président rwandais, Paul Kagame, mercredi 29 janvier, à l’endroit de son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa, qui avait estimé, quelques heures plus tôt, que la mort de treize soldats sud-africains dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) résultait de l’offensive menée par les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) et la « milice des Forces rwandaises de défense » sur Goma.
Paul Kagame, qui a expliqué avoir eu deux échanges téléphoniques cette semaine avec Cyril Ramaphosa, a également dénoncé « les distorsions, les attaques délibérées et même les mensonges » contenus, selon lui, dans les déclarations du président sud-africain et d’autres responsables de son pays.
Les Chefs d'État et de gouvernement membres de la SADC se réuniront ce vendredi 31 janvier à Harare au Zimbabwe, en marge d'un sommet extraordinaire, pour statuer sur la situation chaotique à l'Est de la RDC après la prise de Goma par ces rebelles du M23 appuyés par les forces spéciales rwandaises.
Les conflits en RDC ont souvent des imbrications étatiques et rien n'exclut l'escalade des violences au niveau sous régional ou régional.